Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Philosophie, tome II.djvu/621

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La science dit le premier mot sur tout, le dernier mot sur rien.

L’astronomie, cette micrographie d’en haut, est la plus magnifique des sciences parce qu’elle se complique d’une certaine quantité de divination. L’hypothèse est un de ses devoirs.

Nous distinguons, bien entendu, entre hypothèse et hypothèse. Quand Philolaus imagine l’antichthone et le fait adopter par l’école de Pythagore, Philolaus est le visionnaire du faux ; quand Swedenborg dit : « Les habitants de Saturne adorent la Lueur Nocturne ; c’est leur Dieu ; la Lueur Nocturne vient du grand anneau », Swedenborg est le visionnaire du possible ; quand Hévélius conjecture la libration de la lune, Hévélius est le visionnaire du réel.


3

Nous avons parlé d’étoiles immobiles, c’est une erreur. L’immobilité n’est pas.

Toute cette profondeur remue. On croit y voir étinceler la fixité. On se trompe. Cette fixité bouge. Cette immuabilité change.

Des étoiles s’enflamment ou pâlissent. Sirius, blanc aujourd’hui, était rouge autrefois.