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LA RONDE DU SABBAT.

Autour de lui roule,
Satan, joyeux, foule
L’autel et la croix.
L’heure est solennelle.
La flamme éternelle
Semble, sur son aile,
La pourpre des rois ! »

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couches sous le pavé des salles.

« Oui, nous triomphons !
Venez, sœurs et frères,
De cent points contraires ;
Des lieux funéraires,
Des antres profonds.
L’enfer vous escorte ;
Venez en cohorte
Sur des chars qu’emporte
Le vol des griffons ! »

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couches sous le pavé des salles.

« Venez sans remords,
Nains aux pieds de chèvre,
Goules, dont la lèvre
Jamais ne se sèvre
Du sang noir des morts !
Femmes infernales,
Accourez rivales !
Pressez vos cavales
Qui n’ont point de mors ! »

Et leurs pas, ébranlant les arches colossales,
Troublent les morts couches sous le pavé des salles.