Poursuivront ton nom odieux.
Pour la dernière fois nos harpes retentissent,
Pour la dernière fois nos harpes te maudissent :
Reçois nos terribles adieux. »
« Un jour tu gémiras sur tes vaines chimères,
« Prince ; un jour tes larmes amères
« Baigneront à leur tour tes lauriers odieux ;
« Pour la dernière fois nos harpes retentissent,
« Pour la dernière fois nos harpes le maudissent :
« Reçois nos terribles adieux. »
Ils ont chanté : la foudre gronde.
Du sommet des rochers dans les gouffres ouverts
Ils s’élancent… Le bruit de leur chute profonde,
Roule et s’accroît dans les déserts.
Leurs restes des torrens souillent l’onde irritée ;
La Harpe au haut des monts, par les vents agitée,
À leurs derniers soupirs répond en soupirant ;
Leurs corps défigurés tombent de cime en cime,
Et leur sang au loin dans l’Abîme
Rejaillit sur le Conquérant.
[Juin] 1818.