Aller au contenu

Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Fleurs épanouies
Au souffle des nuits !

Odeurs immortelles
Que les Ariel,
Archanges fidèles,
Prennent sur leurs ailes
En venant du ciel !

Ô couche première
Du premier époux !
De la terre entière,
Des champs de lumière
Parfums les plus doux !

Dans l’auguste sphère,
Parfums, qu’êtes-vous,
Près de la prière
Qui dans la poussière
S’épanche à genoux ?

Près du cri d’une âme
Qui fond en sanglots,
Implore et réclame,
Et s’exhale en flamme,
Et se verse à flots ?

Près de l’humble offrande
D’un enfant de lin
Dont l’extase est grande
Et qui recommande
Son père orphelin ?

Bouche qui soupire,
Mais sans murmurer !
Ineffable lyre !
Voix qui fait sourire
Et qui fait pleurer !