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IX



Oh ! bien loin de la voie
Où marche le pécheur,
Chemine où Dieu t’envoie !
Enfant, garde ta joie !
Lys, garde ta blancheur !

Sois humble ! que t’importe
Le riche et le puissant !
Un souffle les emporte.
La force la plus forte
C’est un cœur innocent.

Bien souvent Dieu repousse
Du pied les hautes tours ;
Mais dans le nid de mousse
Où chante une voix douce
Il regarde toujours.

Reste à la solitude !
Reste à la pauvreté !
Vis sans inquiétude,
Et ne te fais étude
Que de l’éternité !

Il est, loin de nos villes
Et loin de nos douleurs,
Des lacs purs et tranquilles,
Et dont toutes les îles
Sont des bouquets de fleurs ;

Flots d’azur où l’on aime
À laver ses remords !