Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/189

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Les quelques vers placés en tête de ce volume indiquent la pensée qu’il contient. Le prélude explique les chants.

Tout aujourd’hui, dans les idées comme dans les choses, dans la société comme dans l’individu, est à l’état de crépuscule. De quelle nature est ce crépuscule ? de quoi sera-t-il suivi ? Question immense, la plus haute de toutes celles qui s’agitent confusément dans ce siècle où un point d’interrogation se dresse à la fin de tout. La société attend que ce qui est à l’horizon s’allume tout à fait ou s’éteigne complètement. Il n’y a rien de plus à dire.

Quant à ce volume en lui-même, l’auteur n’en dira rien non plus. A quoi bon faire remarquer le fil, à peine visible peut-être, qui lie ce livre aux livres précédents ? C’est toujours la même pensée avec d’autres soucis, la même onde avec d’autres vents, le même front avec d’autres rides, la même vie avec un autre âge.

Il insistera peu sur cela. Il ne laisse même subsister dans ses ouvrages ce qui est personnel que parce que c’est peut-être quelquefois un reflet de ce qui est général. Il ne croit pas que son individualité, comme on dit aujourd’hui en assez mauvais style, vaille la peine d’être autrement étudiée. Aussi, quelque idée qu’on veuille bien s’en faire, n’est-elle que très peu claire-