» Qu’importe le malheur, le deuil, le désespoir,
» Que projettent nos joies,
» Et que derrière nous quelque chose de noir
» Se traîne sur nos voies !
» Nous ne le savons pas. — Arrière les douleurs,
» Et les regrets moroses !
» Faut-il donc, en fanant des couronnes de fleurs,
» Avoir pitié des roses ?
» Les vrais biens dans ce monde, — et l’autre est importun !
» C’est tout ce qui nous fête,
» Tout ce qui met un chant, un rayon, un parfum,
» Autour de notre tête !
» Ce n’est jamais demain, c’est toujours aujourd’hui !
» C’est la joie et le rire !
» C’est un sein éclatant peut-être plein d’ennui,
» Qu’on baise et qui soupire !
» C’est l’orgie opulente, enviée au-dehors,
» Contente, épanouie,
» Qui rit, et qui chancelle, et qui boit à pleins bords,
» De flambeaux éblouie ! »
III
Et tandis que ces voix, que tout semblait grossir,
Voix d’une ville entière,
Disaient : Santé, bonheur, joie, orgueil et plaisir !
Votre œil disait : Prière !