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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/305

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» On dit que sur les cœurs, pleins de trouble et d’effroi,
» Votre grâce s’épanche.
» Soutenez-moi, Seigneur ! Seigneur, soutenez-moi,
» Car je sens que tout penche ! »

V

Et moi, je contemplais celle qui priait Dieu
Dans l’enceinte sacrée,
La trouvant grave et douce et digne du saint lieu,
Cette belle éplorée.

Et je lui dis, tâchant de ne pas la troubler,
La pauvre enfant qui pleure,
Si par hasard dans l’ombre elle entendait parler
Quelque autre voix meilleure,

Car au déclin des ans comme au matin des jours,
Joie, extase ou martyre,
Un autel que rencontre une femme a toujours
Quelque chose à lui dire !

VI


« Ô madame ! pourquoi ce chagrin qui vous suit,
» Pourquoi pleurer encore,
» Vous, femme au cœur charmant, sombre comme la nuit,
» Douce comme l’aurore ?

» Qu’importe que la vie, inégale ici-bas
» Pour l’homme et pour la femme,
» Se dérobe et soit prête à rompre sous vos pas ?
» N’avez-vous pas votre âme ?