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Dieu est toujours là



I



Quand l’été vient, le pauvre adore !
L’été, c’est la saison de feu,
C’est l’air tiède et la fraîche aurore ;
L’été, c’est le regard de Dieu.

L’été, la nuit bleue et profonde
S’accouple au jour limpide et clair ;
Le soir est d’or, la plaine est blonde ;
On entend des chansons dans l’air.

L’été, la nature éveillée
Partout se répand en tous sens
Sur l’arbre en épaisse feuillée,
Sur l’homme en bienfaits caressants.

Tout ombrage alors semble dire :
Voyageur, viens te reposer !
Elle met dans l’aube un sourire,
Elle met dans l’onde un baiser.

Elle cache et recouvre d’ombre,
Loin du monde sourd et moqueur,
Une lyre dans le bois sombre,
Une oreille dans notre cœur !

Elle donne vie et pensée
Aux pauvres de l’hiver sauvés,