Il n’est pas l’aigle altier qui vole,
Ni le grand lion ravisseur ;
Il compose son auréole
D’une lumineuse douceur !
Quand sur nous une chaîne tombe,
Il la brise anneau par anneau.
Pour l’esprit il se fait colombe,
Pour le cœur il se fait agneau !
Vous pour qui la vie est mauvaise,
Espérez ! il veille sur vous !
Il sait bien ce que cela pèse,
Lui qui tomba sur ses genoux !
Il est le Dieu de l’évangile ;
Il tient votre cœur dans sa main,
Et c’est une chose fragile
Qu’il ne veut pas briser, enfin !
Lorsqu’il est temps que l’été meure
Sous l’hiver sombre et solennel,
Même à travers le ciel qui pleure
On voit son sourire éternel !
Car sur les familles souffrantes,
L’hiver, l’été, la nuit, le jour,
Avec des urnes différentes
Dieu verse à grands flots son amour !
Et dans ses bontés éternelles
Il penche sur l’humanité
Ces mères au triples mamelles,
La nature et la charité.
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