Pour flétrir nos hontes sans nombre,
Pétrone réveillé dans l’ombre
Saisirait son stylet romain.
Autour de notre infâme époque
L’ïambe boiteux d’Archiloque
Bondirait, le fouet à la main !
Mais Dieu jamais ne se retire !
Non ! — Jamais, par les monts caché,
Ce soleil vers qui tout aspire
Ne s’est complètement couché !
Toujours, pour les mornes vallées,
Pour les âmes d’ombre aveuglées,
Pour les cœurs que l’orgueil corrompt,
Il laisse, au-dessus de l’abîme,
Quelques rayons sur une cime,
Quelques vérités sur un front !
Courage donc, esprit, pensées,
Cerveaux d’anxiétés rongés,
Cœurs malades, âmes blessées,
Vous qui priez, vous qui songez !
Ô générations ! courage !
Vous qui venez comme à regret,
Avec le bruit que fait l’orage
Dans les arbres de la forêt !
Douteurs errant sans but ni trêve,
Qui croyez, étendant la main,
Voir les formes de votre rêve
Dans les ténèbres du chemin !
Philosophes dont l’esprit souffre,
Et qui, pleins d’un effroi divin,