Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui me jetaient, parmi les branches,
De profonds éblouissements.

Ces nippes, dans l’aube dorée,
Semblaient, sous l’aulne et le bouleau,
Les blancs cygnes de Cythérée
Battant de l’aile au bord de l’eau.

Des cupidons, fraîche couvée,
Me montraient son pied fait au tour ;
Sa jupe semblait relevée
Par le petit doigt de l’amour.

On voyait, je vous le déclare,
Un peu plus haut que le genou,
Sous un pampre un vieux faune hilare
Murmurait tout bas : Casse-cou !

Je quittai ma chambre d’auberge,
En souriant comme un bandit ;
Et je descendis sur la berge
Qu’une herbe, glissante, verdit.

Je pris un air incendiaire,
Je m’adossai contre un pilier,
Et je lui dis : — « Ô lavandière !
(Blanchisseuse étant familier)

« L’oiseau gazouille, l’agneau bêle,
Gloire à ce rivage écarté !
Lavandière, vous êtes belle.
Votre rire est de la clarté.

« Je suis capable de faiblesses.
Ô lavandière, quel beau jour !
Les fauvettes sont des drôlesses
Qui chantent des chansons d’amour.