Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/146

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La reine eut l’épaule haute,
Le grand dauphin fut pied-bot ;
J’aime mieux Gros-Jean qui saute
Librement dans son sabot.

Je préfère aux Léonores
Qu’introduisaient les Dangeaux,
Les bons gros baisers sonores
De mes paysans rougeauds.

Je préfère les grands souffles,
Les bois, les champs, fauve abri,
L’horreur sacrée, aux pantoufles
De madame Dubarry.

Je suis hors des esclavages ;
Je dis à la honte : assez !
J’aime mieux les fleurs sauvages
Que les gens apprivoisés.

Les hommes sont des ruines ;
Je préfère, ô beau printemps.
Tes fiertés pleines d’épines
À ces déshonneurs contents.

J’ai perdu le Roquelaure
Jasant avec la Boufflers ;
Mais je vois plus d’aube éclore
Dans les grands abîmes clairs.

J’ai perdu monsieur le nonce,
Et le monde officiel,
Et d’Antin ; mais je m’enfonce
Toujours plus avant au ciel.