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NOTES EXPLICATIVES

début, quelques vers biffés ont été repris et développés en marge. Voici l’ordre primitif :

Le cavalier de bronze était debout dans l’ombre.
Autour de lui dormait la ville aux toits sans nombre,
Notre-Dame montait
Où montait Notre-Dame ainsi qu’un double écueil.
Le ciel
L’espace était farouche et plein de tant de deuil
Que les lueurs du gouffre avaient disparu toutes.

L’ajouté nous a donné douze vers.

Plus bas, en variante, nous trouvons deux vers proposés pour le portrait de Henri IV et placés définitivement à propos de Louis XIV :

Il était là debout, avec cet air fatal
Et superbe, que donne aux morts le piédestal.

Au feuillet suivant [474], six vers rayés nous donnent par leur enchaînement quelques variantes :

Ce socle qui paraît, calme et battu des vents,
Une île du sépulcre au milieu des vivants,
Toute cette figure est un monstre du rêve.
Même quand le plein jour la précise et l’achève,
Elle est funèbre encor ; mais, le soir, loin du bruit,
Le colosse pensif reprend toute sa nuit.

Ce vers :

Sa voix n’osait sonner au cadran stupéfait

(Voir p. 365.)

termine le feuillet 478 qui s’enchaînait primitivement au feuillet 482 ; mais Victor Hugo raya en marge de ce dernier feuillet les dix premiers vers qu’il développa en trois feuillets intercalaires d’un papier plus fort et d’un plus grand format [479 à 481 inclus]. Ce remaniement nous a fait bénéficier de trente-six vers à partir de celui-ci :

L’eau triste frissonnait sous la rondeur de l’arche.

Après ce vers terminant le feuillet 484 :

Des flots d’ombre roulaient dans l’infini profond…

on lit cette note entre parenthèses :

(Ici peut être l’apostrophe à Henri IV, mais bien peser.)

Cette apostrophe, dont le début est inédit, a été publiée en grande partie dans la Pitié suprême et renferme dans ses trois feuillets des variantes intéressantes[1].

  1. Voir Variantes et vers inédits de la Pitié suprême.