Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XI.djvu/327

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Et s’étoilait au loin de vagues auréoles,
Put entendre ce sombre échange de paroles.
Entre l’esprit étrange et moi, l’homme ébloui :
— Non, rien de tout cela — Que, demandes-tu ? — LUI.

Tout sembla devant moi se fermer ; et l’espèce
De clarté qui tremblait dans la nuée épaisse
Sombra dans l’air plus noir qu’un ciel cimmérien.
J’entendis un éclat de rire, et ne vis rien.
Hélas ! n’étant qu’un homme, une chair misérable,
Dans cette obscurité fauve, âpre, inexorable,
Dans ces brumes sans jour ; sans bords ; sous ce linceul,
Je songeai qu’il était horrible d’être seul.
Puis mon esprit revint à son but : — voir, connaître,
Savoir ; pendant que l’ombre informe, louche, traître,
Roulant dans ses échos l’affreux rire moqueur,
Grandissait dans l’espace ainsi que dans mon cœur.

Et je criai, ployant mes ailes déjà lasses
— Dites-moi seulement son nom, tristes espaces,
Pour que je le répète à jamais dans la nuit !.

Et je n’entendis rien que la bise qui fuit.