Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/169

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Donc puisqu'en moi j'ai cette flamme,
Il faut aussi
Que ton âme ait comme mon âme
Ce doux souci!

Rappelle-toi nos bois tranquilles,
Nos bois du roi!
Rappelle-toi nos frais. asiles!
Rappelle-toi

L'herbe épaisse, la roche austère,
L'antre ignoré,
Temple de joie et de mystère,
Sombre et sacré,

Où du refus tendre et farouche
J'étais vainqueur!
Où ma bouche cherchait ta bouche,
Ton coeur mon coeur!

Rappelle-toi, ma bien-aimée,
Nos doux combats,
Et les mots que. la voix pâmée
N'achevait pas!

Là, cachés au milieu des roses,
Dans un beau lieu,
Contemplés par toutes les choses
Qu'a faites Dieu,

Purs témoins qui sans haine et comme
S'y conformant,
Regardent le bonheur de l'homme