Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome III.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
LES MISÉRABLES. — FANTINE.

Cela ressemblait à une barre de fer courte, aiguisée comme un épieu à l’une de ses extrémités.

Il eût été difficile de distinguer dans les ténèbres pour quel emploi avait pu être façonné ce morceau de fer. C’était peut-être un levier ? C’était peut-être une massue ?

Au jour on eût pu reconnaître que ce n’était autre chose qu’un chandelier de mineur. On employait alors quelquefois les forçats à extraire de la roche des hautes collines qui environnent Toulon, et il n’était pas rare qu’ils eussent à leur disposition des outils de mineur. Les chandeliers des mineurs sont en fer massif, terminés à leur extrémité inférieure par une pointe au moyen de laquelle on les enfonce dans le rocher. Il prit ce chandelier dans sa main droite, et retenant son haleine, assourdissant son pas, il se dirigea vers la porte de la chambre voisine, celle de l’évêque, comme on sait. Arrivé à cette porte, il la trouva entre-bâillée. L’évêque ne l’avait point fermée.