Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/100

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LE DOCTEUR JENKINS.

Qu’en exemples d’honneur vos vertus sont fécondes !


SIR RICHARD WILLIS, après un geste de modestie.

Mais qu’attendons-nous donc ? — Voici nos têtes-rondes.


LORD ORMOND.

Lambert nous manque encor. — Les lâches sont tardifs.


LORD ROCHESTER, buvant, aux lords Roseberry et Clifford.

Qu’avec leurs feutres noirs coupés en forme d’ifs
Nos saints sont précieux !


SIR RICHARD WILLIS, à lord Ormond.

Qui sont tous ces sectaires ?


LORD ORMOND.

Là-bas, c’est Plinlimmon, Ludlow, parlementaires ;
Carr, qui nous suit d’un œil de haine et de frayeur ;
Le damné Barechone, inspiré corroyeur.


SIR RICHARD WILLIS.

Quel est ce Barebone ?


DAVENANT, bas à sir Richard.

Ah ! c’est un homme unique.

Barebone, ennemi du pouvoir tyrannique,
Corroyeur de nos saints, tapissier de Cromwell,
Comme à deux râteliers mange à ce double autel.
Il prépare à la fois le massacre et la fête.
De Cromwell couronné sa voix proscrit la tête,
Et le couronnement se marchande avec lui.
Le brave homme, à deux fins se vouant aujourd’hui.
Travaille, en louant Dieu, pour les pompes du diable.
Marchand officieux et saint impitoyable,
Son fanatisme à Noll, qu’il sert de son crédit,
Vend le plus cher qu’il peut ce trône qu’il maudit.


SIR RICHARD WILLIS.

Son frère fut-il pas orateur de la chambre ?