Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/181

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LORD ROCHESTER, toujours sans être vu.
Majesté, — dévoûment ! — Mais ce sont des fidèles,

Des cavaliers !

CROMWELL, à Richard Willis en se dirigeant vers la porte.
Prenons bien garde aux sentinelles !
Si quelqu’un nous voyait, tout serait compromis.
Ils sortent.

LORD ROCHESTER, seul.
Il s’avance sur le devant.
Je le crois ! — Le roi Charle a d’imprudents amis !

Venir se dire ici nos affaires ! Que diable !
Conspirer chez Cromwell ! l’audace est incroyable. —

Si quelque autre que moi les avait vus pourtant ! —
Regardant dans la galerie.
Quoi ! l’un des deux revient. Mais il est important

De l’effrayer ; qu’il sente à quel point il s’expose.

Cachons-nous.
Il va se cacher derrière un des piliers de la salle. — Entre Cromwell.
SCÈNE XV.
LORD ROCHESTER, CROMWELL.
CROMWELL, sans voir Rochester.
L’homme, hélas ! propose, et Dieu dispose.
Je me croyais au port, calme, à l’abri des flots,

Et me voilà sondant une mer de complots !
Me voilà de nouveau jouant aux dés ma tête !
Mais, courage ! affrontons la dernière tempête.
Frappons un dernier coup qui les glace d’effroi.
Brisons ce qui résiste ! il faut au peuple un roi.

LORD ROCHESTER, derrière son pilier.
Voilà, sur ma parole, un ardent royaliste !