Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/188

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CROMWELL.
Ton nom ? — La source peut jaillir du fond du puits.
Rochester, embarrassé, semble se rappeler tout à coup quelque chose d’important. Il fouille précipitamment dans sa poche, en tire une lettre, et la présente à Cromwell avec un profond salut.

LORD ROCHESTER.
Cette lettre, mylord, vous dira qui je suis.
CROMWELL, prenant la lettre.
De qui ?
LORD ROCHESTER.
De monsieur John Milton.

CROMWELL, ouvrant la lettre.
Un très digne homme !
Aveugle, et c’est dommage.
Il lit quelques lignes.
Ainsi donc on te nomme

Obededom ?

LORD ROCHESTER, s’inclinant.
À part.
Tudieu, quel nom !
Haut.
Mylord l’a dit.
À part.
Obed... Obededom ! — Ah ! Davenant maudit

De me donner un nom à faire fuir le diable !
Qu’on ne peut prononcer sans grimace effroyable !

CROMWELL, repliant la lettre.
Vous portez un beau nom ! Obededom de Geth

Reçut dans sa maison l’arche qui voyageait.
Rendez-vous digne, ami, de ce nom mémorable.

LORD ROCHESTER, à part.
Va pour Obededom !