Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/213

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ELESPURU.
L’armée est mécontente et le peuple murmure.
TRICK.
Pour la robe de roi s’il quitte son armure,

Malheur à l’apostat ! son cœur décuirassé
Ouvre aux poignards vengeurs un chemin plus aisé.

GIRAFF.
Quant à moi, je jouis au milieu du désordre.

J’exciterai les chiens et les loups à se mordre.
Je voudrais voir Satan, sur un gril élargi.
Mettre aux mains de Cromwell un sceptre au feu rougi.
Faire des cavaliers ses montures immondes.
Et jouer à la boule avec les têtes-rondes !

TRICK.
Frères, que dites-vous du nouveau chapelain

Qui vient de nous bénir d’un regard si malin ?

ELESPURU.
Hum !
GIRAFF.
Peste !

GRAMADOCH.
Diable !

TRICK.
Oui ! — Je vois que sur son compte
Nous pensons tous de même.
GRAMADOCH.
Amis, que je vous conte.
Tous font groupe autour de Gramadoch.
Ce cher Obededom ! tout en tirant de l’arc,

Je l’ai vu qui rôdait près la porte du parc,
Qui parlait aux soldats de garde, sous prétexte
De les édifier en leur prêchant un texte.
Puis il les a fait boire, et puis leur a donné