Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/219

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Laissons Charle et Cromwell combattre aveuglément,
Et s’entre-déchirer pour notre amusement !
Seuls, nous avons la clef de cette énigme étrange.
N’en disons rien au maître.

ELESPURU.
Oui, ma foi, qu’il s’arrange !

GIRAFF.
Taisons-nous, et rions !
TRICK.
Partout nous triomphons.
Satan fait les tyrans au plaisir des bouffons.

Pendant que l’univers tremble sous le despote.
Du sceptre de Cromwell faisons notre marotte !

SCÈNE II.
Les Mêmes, CROMWELL ; JOHN MILTON, habit noir, cheveux blancs assez longs, calotte noire, la chaîne de secrétaire du conseil au cou ; soutenu par un jeune page à la livrée du Protecteur ; WHITELOCKE ; PIERPOINT ; THURLOË ; LORD ROCHESTER ; HANNIBAL SESTHEAD.
À l’arrivée de Cromwell les bouffons se prosternent en silence.


CROMWELL.
Voici mes quatre fous. — Ma foi, c’est le moment
De nous distraire un peu.
Entre Thurloë.

THURLOË, à Cromwell.
Mylord, le parlement
Dans la salle du trône attend…
CROMWELL, avec impatience.
Hé ! qu’il attende !

THURLOË, bas au Protecteur.
Il porte l’Humble Adresse où le peuple demande

Que le Protecteur daigne être roi.