Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/273

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Là, courtiser la fille en détrônant le père !
Tendre un piège au lion jusque dans son repaire.
Et jouer sous sa griffe avec ses lionceaux !
S’ils n’étaient pas si fous, on les croirait plus sots.
« — Le Chapelain du Diable !… » — Ah ! tête à double face !
Donc cet Obededom n’est un saint qu’en grimace !
Quel est-il ? c’est un chef des maudits cavaliers.
Qui ? — Wilmot Rochester ou Buckingham Williers ?
Galant avec Francis, près de moi bon apôtre ;
Ce doit être Wilmot ou Williers, l’un ou l’autre. —
Mes soldats sont séduits ! je ne suis plus aimé. —
Nous verrons. — J’ai déjà mon projet tout formé.
Seulement, à l’appât pour mieux les faire mordre.
J’ai regret de n’avoir que moitié du mot d’ordre.

Enfin ! — J’attends Ormond et les épiscopaux !
Davenant revient sur le devant de la scène, et aperçoit Cromwell.

DAVENANT, à part.
C’est Cromwell !
Haut en s’inclinant.
Mylord !

CROMWELL, avec un air de surprise agréable.
Bon ! vous venez à propos.
Monsieur Davenant !
DAVENANT, s’inclinant de nouveau.
Prêt à servir son altesse.

CROMWELL, avec un sourire.
Logez-vous pas toujours chez votre même hôtesse ?

À la Sirène ?

DAVENANT.
Oui, mylord.

CROMWELL.
C’est un bon lieu.
Comment vous portez-vous, avec l’aide de Dieu ?
DAVENANT, s’inclinant.
Fort bien.