Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/374

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JOYCE.
Comment ! qui parle ainsi ?

LUDLOW.
Qui vous a, Barebone, à ce point radouci ?
GARLAND.
Vous voulez épargner l’antechrist ?
BAREBONE, balbutiant.
Au contraire…
Je ne dis pas cela…
SYNDERCOMB.
Seriez-vous un faux frère ?

HARRISON.
Sommes-nous des brigands qu’on doive condamner ?

Des assassins ?

OVERTON.
Tuer n’est pas assassiner.
Devant l’autel où brille une flamme épurée,

Le bouc impur se change en victime sacrée,
Et le boucher devient un sacrificateur.
Samuel tue Agag, et nous le Protecteur.
Du peuple et du Très-Haut nous sommes les ministres.

JOYCE, à Barebone.
Monsieur, je n’attendais de vos regards sinistres

Rien de bon — Vous vouliez sauver Cromwell. — Voilà !

BAREBONE.
Barebone, grand Dieu, protéger Attila !
SYNDERCOMB, jetant un regard indigné sur Barebone.
C’est un phérézéen, ou pour le moins un guèbre !
GARLAND.
D’où lui vient pour Cromwell cette pitié funèbre ?