Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/381

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LAMBERT, insistant.
Mais je suis le moins digne…
OVERTON.
Hé quoi! Lambert hésite ?

LAMBERT, à part.
Allons !
Haut.
Je frapperai.

TOUS, agitant leurs poignards.
Meure l’amalécite !

Meure Olivier Cromwell !

BAREBONE, d’un air suppliant.
De grâce, écoutez-moi,
Frères ; en délivrant Israël d’un faux roi,

En poignardant Cromwell, — ne gâtez point ce trône !

Ce velours est fort cher, et vaut dix piastres l’aune.
À ces paroles de Barebone, tous les puritains reculent en lui jetant des regards scandalisés. Barebone poursuit sans y prendre garde.
Ayez soin en frappant d’épargner ces rideaux !

Faites, si vous pouvez, qu’il tombe sur le dos ;
De sorte que le sang de ce Moloch visible

Sur mes tapis d’Alep coule le moins possible.
Nouvelle explosion d’indignation parmi les conjurés.

SYNDERCOMB, regardant Barebone de travers.
Quel est ce publicain ?
PRIDE.
Quoi ! Barebone encor !

GARLAND.
Je crois ouïr parler Nabuchodonosor !
WILDMAN, à Barebone.
As-tu du mauvais riche appris la parabole ?