Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/392

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Il attend, et les laisse en paix se déchirer,
Content que le vaincu lui reste à dévorer.
Bref, la mine est creusée, et, si je ne me flatte,
Sous les pieds d’Olivier c’est ici qu’elle éclate.

GIRAFF, joyeux.
Quel bruit vont faire ensemble et les fous et les saints !

Ils choqueront le glaive, et nous battrons des mains !

ELESPURU.
Il chante.
Prends garde, Olivier, mon maître !

Tout traître enfin trouve un traître.
C’est par les démons peut-être
Que ce trône fut bâti.
La mort en dressa l’estrade.
Il peut en lit de parade
Être soudain converti.
Sur ce fatal édifice
Plane un secret maléfice.
Ton étoile aura menti.
Autour de ce palais sombre,
Des sorcières ont dans l’ombre
Dit leur magique alphabet.
Sous ces housses violettes,
Sous ce dais plein de paillettes,
On trouverait des squelettes,
Si cette pourpre tombait ;
Et, sur ces degrés perfides,
Ce tapis aux plis splendides
Cache à tes pas régicides

Une échelle de gibet !

TRICK ET GIRAFF, applaudissant.

C’est charmant !

TRlCK.
À propos, messires ! une idée.
Elespuru et Giraff se rapprochent de Trick dans l’attitude de l’attention.
Pendant que Gramadoch, plus haut d’une coudée,

Soutiendra gravement la robe de Cromwell,
Sous l’œil du parlement, au moment solennel,
À la barbe des clercs surchargés de leurs masses,
Il faut le faire rire, à force de grimaces.

ELESPURU, battant des mains.
Bien trouvé !