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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/405

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LE CHAMPION.
Nul ne parle ?

OVERTON, à part.
Ah ! faut-il donc se taire ?

MILTON, d’une voix haute.
Pourquoi donc un seul gant, champion d’Angleterre ?

Votre maître aurait dû, si tels sont ses projets,

Jeter autant de gants qu’il se croit de sujets.
Mouvement d’approbation dans la foule.

LE CHAMPION.
Qui parle ? Cet aveugle ! — Éloignez-vous, brave homme.
Les soldats repoussent Milton. — Overton s’approche de l’officier qui commande la garde
et l’interroge du regard.

L’OFFICIER, baissant les yeux et d’un air sombre.
Tout va mal.
OVERTON, bas à Syndercomb.
Tout va bien.

LE CHAMPION, promenant ses regards sur le peuple.
Hé bien ! nul ne se nomme ?

OVERTON, bas à Milton en lui serrant la main.
Nous enverrons Cromwell rejoindre ici son gant.
MILTON, à part.
Hélas !
LE CHAMPION.
J’attends.

LE VIEUX SOLDAT, à part, regardant le champion.
Faquin ! satellite arrogant !

SYNDERCOMB, bas à Overton.
Je ne sais qui me tient que je ne le châtie.
Il fait un pas vers le gantelet. Overton l’arrête.