Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/87

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LORD ROCHESTER.

Au diable ! laissez-moi.


DAVENANT.

Ah ! je ne pensais pas vous blesser, sur ma vie !


LORD ORMOND.

Veuillez, mylord…


LORD ROCHESTER, se détournant.

L’orgueil !


DAVENANT.

Mylord, daignez.


LORD ROCHESTER, le repoussant.

L’envie !


LORD ORMOND, vivement.

Saint-George ! à la douceur je ne suis pas enclin.
Pour une goutte d’eau déborde un vase plein.
— Mylord ! le pire fat qui dans Paris s’étale,
Le dernier dameret de la Place-Royale,
Avec tous ses plumets sur son chapeau tombants.
Son rabat de dentelle et ses nœuds de rubans,
Sa perruque à tuyaux, ses bottes évasées,
A l’esprit, moins que vous, plein de billevesées !


LORD ROCHESTER, furieux.

Mylord, vous n’êtes point mon père !... À vos discours
Vos cheveux gris pourraient porter un vain secours.
Votre parole est jeune, et nous fait de même âge.
Vous me rendrez, pardieu, raison de cet outrage !


LORD ORMOND.

De grand cœur ! — Votre épée au vent, beau damoiseau !

Ils tirent tous deux leurs épées.

D’honneur ! je m’en soucie autant que d’un roseau !

Ils croisent leurs épées.