Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/97

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JOYCE, bas à Carr.

Mais ces cavaliers-là, mon vieux Carr, sont des nôtres.
Il faut bien employer leurs bras, à défaut d’autres.
Ce sont nos alliés !


CARR.

Mort au parti royal !

Point d’alliance avec les fils de Bélial!


JOYCE, à Overton.

Il est encor bien simple !

À Carr.

Allons, reste ici ! reste !


CARR, se résignant d’un air sombre.

Oui, pour vous préserver de leur contact funeste.

Les trois cavaliers se sont assis à une table à droite du théâtre. Les puritains groupés à gauche paraissent s’entretenir à voix basse, et lancent de temps en temps des regards de haine sur les cavaliers. — On doit supposer, durant toutes les scènes qui suivent, qu’il y a assez d’espace entre les deux groupes de conjurés pour que ce qui se dit dans l’un ne soit pas nécessairement entendu par l’autre. Carr seul paraît observer constamment les cavaliers ; mais il se tient un peu à l’écart des autres têtes-rondes.


LORD ORMOND, bas à Davenant.

Ce poltron de Lambert tarde à venir !… Il faut
Qu’en rêve cette nuit il ait vu l’échafaud.


LORD ROCHESTER, bas aux deux autres.

Nos bons amis les saints ont la mine bien sombre !
Nous ne sommes que trois, et, par saint-Paul ! leur nombre
Devient inquiétant. —

Il regarde à la porte.

Mais voici du renfort,

Sedley, — Roseberry, — lord Drogheda, — Clifford, —


LORD ORMOND, se levant.

Et l’illustre Jenkins, que le tyran écoute,
Tout en persécutant sa vertu qu’il redoute !