Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/125

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SIMON RENARD.

Un seul suffit, quand il est bon.

FABIANO.

Vous êtes comme moi sujet du sérénissime empereur. C’est vous qui m’avez produit à cette cour. Je vous dois tout.

SIMON RENARD.

Je ne m’occupe que de vous depuis huit jours.

FABIANO.

Merci, monsieur le bailli, et moi, de mon côté, allez, je ne vous oublierai pas.

SIMON RENARD, à part.

Je crois que le fat me protège déjà !

La porte du tond s’ouvre à deux battants. Un huissier paraît et crie :

La reine !

Tous les assistants se rangent et se découvrent. La reine, entourée de ses pages, de ses femmes et de ses gardes, paraît au-dessus du degré. Le constable de la Tour, accompagné de ses massiers, vient lui présenter, un genou en terre, les clefs de la prison sur un coussin de velours cramoisi. On devine de loin à ses gestes qu’il harangue la reine. — Fanfare.
SIMON RENARD, montrant alternativement à Fabiano la reine et Jane.

Voyez-vous ces deux femmes ?

FABIANO.

Oui.

SIMON RENARD.

Qu’en dites-vous ?

FABIANO.

Elles sont bien belles toutes deux.

SIMON RENARD.

Je puis vous donner l’une ou l’autre.

FABIANO.

Vraiment.

SIMON RENARD.

Laquelle préférez-vous ?

FABIANO.

La reine.

SIMON RENARD.

Vous l’aurez.

FABIANO.

La reine est la reine. Celle-ci n’est qu’une fille du peuple.