Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/27

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LORD CHANDOS.

Nous nous sommes mis entre vos mains, monsieur le bailli. Disposez de nous. Que faut-il faire ?

SIMON RENARD, montrant la maison près de l’eau.

Vous voyez bien tous cette maison. C’est la maison de Gilbert, l’ouvrier ciseleur. Ne la perdez pas de vue. Dispersez-vous avec vos gens, mais sans trop vous écarter. Surtout ne faites rien sans moi.

LORD CHANDOS.

C’est dit.

Tous sortent de divers côtés.
SIMON RENARD, resté seul.

Un homme comme celui qu’il me faut n’est pas facile à trouver.

Il sort. — Entrent Jane et Gilbert se tenant sous le bras ; ils vont du côté de la maison. Joshua Farnaby les accompagne, enveloppé d’un manteau.



Scène II.

JANE, GILBERT, JOSHUA FARNABY.
JOSHUA.

Je vous quitte ici, mes bons amis. Il est nuit, et il faut que j’aille reprendre mon service de porte-clefs à la Tour de Londres. Ah ! c’est que je ne suis pas libre comme vous, moi ! Voyez-vous ! un guichetier, ce n’est qu’une espèce de prisonnier. Adieu, Jane. Adieu, Gilbert. Mon Dieu, mes amis, que je suis donc heureux de vous voir heureux ! Ah çà, Gilbert, à quand la noce ?

GILBERT.

Dans huit jours ; n’est-ce pas, Jane ?

JOSHUA.

Sur ma foi, c’est après-demain la Noël. Voici le jour des souhaits et des étrennes ; mais je n’ai rien à vous souhaiter. Il est impossible de désirer plus de beauté à la fiancée et plus d’amour au fiancé ! Vous êtes heureux !

GILBERT.

Bon Joshua ! et toi, est-ce que tu n’es pas heureux ?