mille marcs d’or, rien de plus. Je ne vous demande pas la somme à vous, parce qu’il n’y a qu’une tête couronnée qui puisse la payer. Voilà parler nettement, j’espère. Voyez-vous, mylord, deux hommes aussi adroits que vous et moi n’ont rien à gagner à se tromper l’un l’autre. Si la franchise était bannie de la terre, c’est dans le tête-à-tête de deux fripons qu’elle devrait se retrouver.
Impossible. Je ne puis te donner ce blanc-seing. Dix mille marcs d’or ! Que dirait la reine ? Et puis, demain je puis être disgracié ; ce blanc-seing, c’est ma sauvegarde ; ce blanc-seing, c’est ma tête.
Qu’est-ce que cela me fait ?
Demande-moi autre chose.
Je veux cela.
Juif, donne-moi les papiers de Jane Talbot.
Mylord, donnez-moi le blanc-seing de la reine.
Allons, juif maudit ! il faut te céder.
Montrez-moi le blanc-seing de la reine.
Montre-moi les papiers de Talbot.
Après.
Ils s’approchent de la lanterne. Fabiani, placé derrière le juif, de la main gauche lui tient le papier sous les yeux. L’homme l’examine.
« Nous, Marie, reine… » — C’est bien. — Vous voyez que je suis comme vous, mylord. J’ai tout calculé. J’ai tout prévu.