DEUXIÈME JOURNÉE
LA REINE
Scène PREMIÈRE.
FABIANO FABIANI, assis sur un pliant, à côté. Magnifique costume. La jarretière.
Quand tu dors, calme et pure,
Dans l’ombre, sous mes yeux,
Ton haleine murmure
Des mots harmonieux.
Ton beau corps se révèle
Sans voile et sans atours… —
Dormez, ma belle,
Dormez toujours !
Quand tu me dis : Je t’aime !
Ô ma beauté ! je croi…
Je crois que le ciel même
S’ouvre au-dessus de moi !
Ton regard étincelle
Du beau feu des amours… —
Aimez, ma belle,
Aimez toujours !
Vois-tu ? toute la vie
Tient dans ces quatre mots,
Tous les biens qu’on envie,
Tous les biens sans les maux !
Tout ce qui peut séduire,
Tout ce qui peut charmer : —
Chanter et rire,
Dormir, aimer !
(Il pose la guitare à terre.) Oh ! je vous aime plus que je ne peux dire, madame ! mais ce Simon Renard ! ce Simon Renard, plus puissant que vous-même ici ! je le hais.