Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/528

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Cet homme fut-il pris?

Jossius.
Non, il se fit passage.
Sa visière empêcha qu'on ne vit son visage,
Et l'empereur garda le trèfle sur son bras.

Teudon, à Swan.
Je crois que Barberousse est vivant. — Tu verras.

Jossius.
Je suis sûr qu'il est mort.

Cynulfus.
Mais Max Edmond?.

Hermann.
Chimère!

Teudon.
La grotte du Malpas...

Hermann.
Un conte de grand'mére!

Karl.
Sfrondati cependant jette un jour tout nouveau...

Hermann.
Bah! songes d'un fiévreux qui voit dans son cerveau,
Où flottent des lueurs toujours diminuées,
Les visions passer ainsi que des nuées !
Entre un soldat le fouet à la main.

Le Soldat.
Esclaves, au travail! Les convives ce soir
Vont venir visiter cette aile du manoir;
C'est monseigneur Hatto, le maître, qui les mène.
Qu'il ne vous trouve point ici traînant la chaîne.

Les prisonniers ramassent leurs outils, s'accouplent en silence et sortent la tête basse sous le fouet du soldat. Guanhumara reparaît sur la galerie haute et les suit des yeux. Au moment où les prisonniers disparaissent, entrent par la grande porte Régina, Edwige et Otbert; Régina, vêtue de blanc; Edwige, la nourrice, vieille, vêtue de noir; Otbert, en habit de capitaine aventurier, avec le coutelas et la grande épée ; Régina, toute jeune, pale, accablée et se traînant à peine, comme une personne malade depuis longtemps et presque mourante. Elle se penche sur le bras d'Otbert, qui la soutient et fixe sur elle un regard plein d'angoisse et d'amour. Edwige la suit. Guanhumara, sans être vue d'aucun des trois, les observe et les écoute quelques instants, puis sort par le côte opposé à celui où elle est entrée.



Scène III


Otbert, Régina. — Par