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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/565

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Pour m'oser défier ? Dis ton nom seulement,
Le sais-tu? Tu te dis l'archer Otbert.
Aux seigneurs.
Il ment.
A Otbert.
Tu mens. Ton nom n'est pas Otbert. Je vais te dire
D'où tu viens, d'où tu sors, ce que tu vaux! — messire,
Ton nom est Yorghi Spadacelli. Tu n'es
Pas même gentilhomme. Allons! je te connais.
Ton aïeul était Corse et ta mère était Slave.
Tu n'es qu'un vil faussaire, esclave et fils d'esclave.
Arrière!
Aux assistants.
Il est, seigneurs, des princes parmi vous.
S'ils prennent-son parti, je les accepte tous,
Pied contre pied, partout, ici, dans l'avenue,
Deux poignards dans les mains, et la poitrine nue!
A Otbert.
Mais toi, vil brigand corse, échappé des makis,
Il pousse du pied le gant d'Otbert.
Jette aux valets ton gant!

Otbert.
Misérable!

Le Mendiant, faisant un pas, à Hatto.
Marquis!
J'ai quatre-vingt-douze ans, mais je te tiendrai tête.
— Une épée !
Il jette son bâton et prend l'épée de l'une des panoplies
suspendues au mur.

Hatto, éclatant de rire.
Un bouffon manquait à cette fête.
Le voici, messeigneurs. D'où sort ce compagnon?
Nous tombons du bohème au mendiant.
Au mendiant.
Ton nom ?

Le Mendiant.
Frédéric de Souabe, empereur d'Allemagne.

Magnus.