Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SIMON RENARD.

Il fera ses conditions ; mais il donnera sa vie.

LA REINE.

Qu’est-ce qu’il veut ? savez-vous ?

SIMON RENARD.

Ce que vous voulez vous-même. Se venger.

LA REINE.

Dites qu’il entre, et restez par là à portée de la voix. — Monsieur le bailli !

SIMON RENARD, revenant.

Madame ?…

LA REINE.

Dites à mylord Chandos qu’il se tienne là dans la chambre voisine avec six hommes de mon ordonnance, tous prêts à entrer. — Et la femme aussi, toute prête à entrer ! — Allez.

Simon Renard sort.
La reine, seule.

Oh ! ce sera terrible !

Une des portes latérales s’ouvre. Entrent Simon Renard et Gilbert.



Scène III.

LA REINE, GILBERT, SIMON RENARD.
GILBERT.

Devant qui suis-je ?

SIMON RENARD.

Devant la reine.

GILBERT.

La reine !

LA REINE.

C’est bien. Oui, la reine. Je suis reine. Nous n’avons pas le temps de nous étonner. Vous, monsieur, vous êtes Gilbert, un ouvrier ciseleur. Vous demeurez quelque part par là au bord de l’eau avec une nommée Jane, dont vous êtes le fiancé ; et qui vous trompe, et qui a pour amant un nommé Fabiano qui me trompe, moi. Vous voulez vous venger, et moi aussi. Pour cela, j’ai besoin de disposer de votre vie à ma fantaisie. J’ai besoin que vous