Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome IV.djvu/139

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Oh! comprends-tu ce mot céleste, mariés!

Beauté, pudeur, ton corps sacré, ta chair bénie, -

Oh! les rêves du cloître! oh! l'ardente insomnie!-

Etre l'époux! saisir l'ange éperdu qui fuit!

Te voir à chaque instant, te parler jour et nuit,

Tous les mots du bonheur, t'entendre me les dire

Tremblante, et les venir baiser sur ton sourire!

Avoir le paradis pour joug et pour devoir!

Et, qui sait? bientôt, Rose, oh! ne rougis pas! voir

Entre ses petits doigts adorés un doux être

Presser ton sein charmant, moi l'amant, lui le maître!

L'entendre bégayer de ses lèvres de miel: Mère!

Dona Rose


, avec adoration.

Il te dira: Père, ô mon bien-aimé!

Pendant leur extase, au fond, en arrière et au-dessous de la coupure de l'escalier, apparaît le haut d'une bannière noire. La bannière monte lentement. On la voit tout entière. Au centre il y a une tête de mort et deux os en croix, blancs sur le fond noir. Cela grandit et approche. Don Sanche et Dona Rose se retournent pétrifiés.

La bannière continue de monter. On voit apparaître la cagoule du porte-bannière et à droite et à gauche les cagoules de deux files de pénitents blancs et noirs.


Don Sanche


Ciel!