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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome V.djvu/154

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THÉÂTRE EN LIBERTÉ.

LE ROI.

C’est sage. Que vois-tu, vieille, en cet oiseau mort ?

ZINEB, considérant l’oiseau, entre ses dents, presque à voix basse, sans regarder le roi.

« S’il touche à ton église, on touchera son trône. »

LE ROI, reculant.

Jamais pythie à Delphe, ou stryge à Babylone,
Ne fut plus formidable !

Ne fut plus formidable ! À Mess Tityrus.

Ne fut plus formidable ! Elle sait tout ! Je voi
L’esprit de cette femme entr’ouvert devant moi
Comme un gouffre. En ses yeux l’Inconnu semble luire.

MESS TITYRUS.

Chose qu’on ne peut trop admirer, pour produire
De tels effets, si nets, si clairs, si concluants,
Il suffit de hanter un peu les chats-huants.

LE ROI, à Zineb.

Ô monstre ! connais-tu mon avenir ?

ZINEB.

Ô monstre ! connais-tu mon avenir ? Oui.

LE ROI.

Ô monstre ! connais-tu mon avenir ? Oui. Psylle,
Dis-le-moi !

ZINEB.

Dis-le-moi ! Je veux bien.

Le roi se penche vers elle avec anxiété et épouvante.
Elle lui prend la main, et y regarde.
LE ROI.

Dis-le-moi ! Je veux bien. Parle !