Eh bien alors, j’ai faim !
Copieuse, insensée, aimable, délectable.
Je veux manger. Manger énormément.
Mangeons. À la bonne heure !
Du mouton, du chapon, tout l’idéal !
J’abonde !
au fond du théâtre.
Servez !
S’abatte tout rôti dans des assiettes d’or !
Donnez tous vos oiseaux, de la grive au condor,
De quoi faire au seigneur Polyphème une tourte,
Bois où j’ai vu courir Diane en jupe courte !
Que les monstres exquis nageant au gouffre amer
Viennent, et pour la sauce abandonnent la mer !
Qu’un vin pur fasse fête aux poulardes friandes !
Et que de cet amas de fricots et de viandes,
Du chaudron qui les bout, du fourneau qui les cuit,
Il sorte une fumée assez épaisse, ô nuit,
Pour aller dans le ciel rougir les yeux des astres !
Vous n’épargnerez point les doublons et les piastres
Pour m’offrir dès ce soir un festin réussi.