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LES GUEUX.


II

GAVOULAGOULE, pensif.

Allez vous faire pendre ailleurs ! — Cet adieu tendre
M’émeut.

Il essuie son œil.

M’émeut. J’en rêve. — Allez ailleurs vous faire pendre !
Quelle douceur ! ne pas me pendre de sa main !
Voir gigoter mon ombre à l’arbre du chemin
Lui plairait, mais au moins à cent pas de sa porte.
Plus près, non. Quel bourgeois ! âme bonne, mais forte.
Ne sois pas pendu là, mais pourtant sois pendu.
Va. Je ne t’ôte point le gibet qui t’est dû.
Je me borne à le mettre au fond du paysage.
— Fais-toi pendre ! — est d’un juste. — À distance ! — est d’un sage.
C’est beau.