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THÉÂTRE EN LIBERTÉ.

Pour moi, je le déclare ici publiquement,
Parmi tous les mortels nés sous le firmament,
Je tiens pour le plus grand et le plus respectable,
Non l’homme qui s’assied, mais l’homme qui s’attable.

Saisissant et contemplant sa bouteille.

Je te bénis, ô toi par qui l’on bat les murs !
Mamelle où, nuit et jour, pendent les hommes mûrs
Comme les blonds enfants pendent au sein des mères !
Ventre mystérieux d’où sortent les chimères,
Les rêves, les projets, les quarts d’heure dorés !
Vase admis par Noé dans les vases sacrés !
Miroir où nous voyons, dans la suave orgie,
Rire en face de nous notre bouche élargie !