Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome VI.djvu/301

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ACTE II, SCENE II. 279 Bariitin ? Pontresme ? M. DE PONTRESME. M. BARUTIN. M. DE PONTRESME. Je ne suis pas forcé d’accepter. Je réfléchirai beaucoup avant de faire cette folie-là. Je suis riche, je suis jeune... Et beau. M. BARUTIN. M. DE PONTRESME. Cela ne sert plus à rien quand on est magistrat. Autant dire enterré, quoi ! Mais c’est que cela ne me va pas du tout de manger cinquante mille livres de rente à être grave ! M. BARUTIN. Debout sous un plafond de fleur de lys, la vindicte publique à la bouche, la balance de Thémis à la main. Plains-moi. M. DE PONTRESME. M. BARUTIN. Avec de grandes manches qu’on démène et qu’on ramène, de la main droite sous le bras gauche, de la main gauche sous le bras droit. Mais plains-moi donc ! Je te plains. M. DE PONTRESME. M. BARUTIN. M. DE PONTRESME. Il faut être absolument en démence, quand on peut jouir de la vie, pour se mettre à juger les hommes ! écouter bavarder monsieur Bellart quand on pourrait prendre la taille d’une jolie fille, est-ce assez insensé ! Mais où donc est la raison humaine ? Ils s’entortillent dans beaucoup de calicot rouge, et les voilà tout fiers. Ils appellent cela la pourpre judiciaire. Je suis indigné. Au lieu de rire, de boire, de chanter, d’être amoureux