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306 iMiLLE FRANCS DE RÉCOMPENSE.

GLAPIEU.

Me baiser les mains. Non ! pas de ces innovations-là. Tiens, c’est vous ! CYPRIENNE, reconnaissant Glapieu. C’est l’homme de ce matin !

GLAPIEU.

Tout mouillé. Oui, Glapieu. Votre ami. Mais comment êtes-vous ici ? CYPRIENNE.

Quoi ! c’est vous cjui avez sauvé Edgar ! GLAPIEU.

Sans doute. Je vous avais promis quelque chose comme ça. Ah ! c’est Edgar ! Eh bien, je n’ai pas vu sa figure. Je n’ai songé qu’à tâter le cœur. Vous savez qu’il est archivivant. CYPRIENNE.

Je le sais. Oh ! ma reconnaissance. . . GLAPIEU.

Eh bien, voulez- vous me la prouver, votre reconnaissance, ne me reconnaissez pas. Pardonnez-moi cet affreux jeu de mots, j’ai si froid ! Maintenant écoutez. Vous avez tort d’être ici, votre Edgar est vivant, rentrez chez vous. Heureusement vous êtes à deux pas de votre maison. Quant à moi, écoutez bien, vous ne m’avez jamais vu. C’est nécessaire pour ce qui me reste à faire. Je n’ai pas fini, je commence. Votre Edgar est sauvé, c’est bon, c’est en passant, c’est sans le savoir, tant mieux j mais tout n’est pas arrangé ; mais il reste votre grand-père, mais il reste vous. Donc vous ne me connaissez point. Je ne sais pas dans quoi je vais entrer. Il y a de l’inconnu. J’ai besoin d’être seul dans les aventures possibles. Je suis un homme que vous n’avez jamais vu. C’est dit. C’est entendu. Rentrez chez vous. Plus un mot.

CYPRIENNE.

Je ne comprends pas, mais je vous obéis. GLAPIEU.

Allez-vous-en vite chez vous.