Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome VI.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE IV, SCÈNE IV. 345

ROUSSELINE.

C’est Torgueil qui vous dérange l’esprit à toutes. Quelles idées avcz-vous donc ? Allez- vous me faire responsable à présent ? ériENNETTE.

Monsieur, puisque c’est la justice et puisque tout dépend d’une signaturc de vous...

ROUSSELINE.

Quand donc les femmes seront-elles raisonnables.-* Elles n’ont aucune idée des proportions. On ne se doute pas de ce qu’il a fallu de travaux et de talents pour arriver où je suis. Je suis en passe d’être député, madame. ériENNETTE.

Je n’ai rien dit pour vous fâcher, monsieur Rousseline, et dans tous les cas je répète que je vous en demande pardon, seulement, l’argent étant à mon père, vous ne voudrez certainement pas... ROUSSELINE.

Madame, je suis officier de la garde nationale. Il dépend de moi, quand je voudrai, d’avoir la croix. Mais on la donne à tant de gens que je n’y tiens pas. Il est inexplicable qu’on ne puisse pas parvenir à vous faire comprendre la réalité. Je n’ai pas de dettes, moi, madame. Inexplicable, c’est le mot. Vous m’excédez avec votre argent qui est à vous, qui est à moi, que je détiens, qui est à votre père, que je n’ai qu’une signature à donner, je ne sais pas ce que vous voulez me dire. Vous revenez toujours à la même chose. Comme une cloche. C’est fatigant ces conversations-là. Je n’ai pas de temps à perdre, madame. Vous vous exagérez la beauté de votre fille. Où voulez- vous en venir. Restons dans le vrai. ÉTIENNETTE.

Nous sommes dans vos mains, monsieur. A votre discrétion. Nous nous adressons à votre prob... à votre générosité. C’est que je ne parviens pas à me faire comprendre. Et puis vous parlez plus vite que moi. Vous ne voudrez pas nous laisser dans l’embarras.

ROUSSELINE.

Non, pas un sou de dettes. Entendez- vous, madame. ? Accoutumez- vous donc à voir les situations comme elles sont. Il m’est désagréable d’entendre