Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome VI.djvu/400

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3/8 MILLE FRANCS’ DE RECOMPENSE. NOTES DE L’EDITEUR. HISTORIQUE DE MILLE FRANCS DE RÉCOMPENSE. Contre son habitude, Victor Hugo n’avait parlé de ce drame projeté ni à ses fils, ni à ses deux amis Paul Meurice et Auguste "Vacquerie ; aucune annonce n’en avait paru sur les couvertures des volumes publiés en exil ; il en est question pour la première fois dans une note datée du i" février 1866 ^’^ et donnant pour titre primitif : Cin^ cents francs Je récompense. Le 5 février il en écrit les premières lignes , le lendemain 6 , le Soleil faisait paraître l’entrefilet suivant : C’est une constante procession de Jersej à Hauteville-house. Tous les directeurs parisiens sont là ! Pourquoi ? Victor Hugo a presque terminé deux actes d’un drame moderne !... Moderne ? cependant. . . à soixante-dix ans près. La scène se passe sous le Directoire, et... un autre jour, nous en dirons davantage. Autant de lignes, autant d’erreurs. En feuilletant le carnet de 1866, nous trouvons à la date du 29 mars : 2p mars. — Ce matin jeudi 29 mars à midi, j’ai terminé (non achevé) le drame en quatre actes et en prose tommencé le 5 février. Il y a eu entre chaque acte des entr’actes de plusieurs jours. Le drame est intitulé MiHe francs de récompense. Le même jour, dans une lettre adressée à Paul Meurice, Victor Hugo précise : Ce matin, au moment où j’écris la dernière ligne d’un drame commencé le 5 février (en ’•' Torquemada, Historique , p. 216-217. (Edition de l’Imprimerie Nationale.) prose), ce n’est pas Torquemada, votre douce lettre m’arrive. . . Un drame terminé ! C’était assez pour éveiller la vigilance de Paul Meurice. Il fait part à Victor Hugo d’une visite fort intéressante et qui semblait devoir donner des résultats : Lundi, 8 avril [1866]. ...Samedi, Marc Fournier^ est venu chez moi. Il était allé, ce vendredi-là, chez Camille Doucet, lequel s’était prononcé avec énergie contre la rigueur dont le ministère de l’intérieur venait d’user envers vous. L’entretien est venu sur la quarantaine qui arrête la représentation de vos drames. — Il a été absurde de les suspendre, disait Doucet, mais peut-être serait-il dangereux de les reprendre. Làdessus Fournier a demandé : — Si j’envoyais à la commission d’examen un drame inédit, en vers ou en prose, non signé, comme c’est mon droit, vous le feriez lire, on le trouverait moralement et politiquement sans danger, on me le rendrait, je le jouerais, et, le jour de la première représentation on nommerait comme auteur Victor Hugo, verriez-vous de l’inconvénient à cela ? — Vous nous rendriez un grand service, a répondu Doucet, vous rompriez une glace, vous rouvririez une porte qui, fermée, nous gêne ; faites cela si vous pouvez. Fournier, sur cela, est venu me reparler de votre promesse ; de l’an dernier. Je lui ai communiqué les deux lignes où vous me dites que vous venez d’achever un nouveau drame en prose. Et il m’a envoyé, le jour même, la lettre ci-jointe pour vous. Il fau-C Directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin.