bation sur plusieurs bancs. Réclamations sur d’autres.) C’est la censure et la confiscation qui, à l’heure qu’il est, pèsent sur les organes de la pensée publique. (Oui ! très bien !) C’est là une situation incompatible avec la discussion de la constitution. Il importe, je le répète, que la presse soit libre, et la liberté de la presse n’importe pas moins à la bonté et à la durée de la constitution que la liberté de l’assemblée elle-même.
Pour moi, ces deux points sont indivisibles, sont inséparables, et je n’admettrais pas que l’assemblée elle-même fût suffisamment libre, c’est-à-dire suffisamment éclairée (exclamations) si la presse n’était pas libre à côté d’elle, et si la liberté des opinions extérieures ne mêlait pas sa lumière à la liberté de vos délibérations.
Je demande que M. le président du conseil vienne nous dire de quelle façon il entend définitivement l’état de siége (Il l’a dit !) ; que l’on sache si M. le président du conseil entend par état de siége la suspension des lois. Quant à moi, qui crois l’état de siége nécessaire, si cependant il était défini de cette façon, je voterais à l’instant même contre son maintien, car je crois qu’à la place d’un péril passager, l’émeute, nous mettrions un immense malheur, l’abaissement de la nation. (Mouvement.) Que l’état de siége soit maintenu et que la loi soit respectée, voilà ce que je demande, voilà ce que veut la société qui entend conserver l’ordre, voilà ce que veut la conscience publique qui entend conserver la liberté. (Aux voix ! La clôture !)