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I

LA MISÈRE[1]

9 juillet 1849.

Messieurs, je viens appuyer la proposition de l’honorable M. de Melun. Je commence par déclarer qu’une proposition qui embrasserait l’article 13 de la constitution tout entier serait une œuvre immense sous laquelle succomberait la commission qui voudrait l’entreprendre ; mais ici, il ne s’agit que de préparer une législation qui organise la prévoyance et l’assistance publique, c’est ainsi que l’honorable rapporteur a entendu la proposition, c’est ainsi que je la comprends moi-même, et c’est à ce titre que je viens l’appuyer.

Qu’on veuille bien me permettre, à propos des questions

  1. M. de Melun avait proposé à l’assemblée législative, au début de ses travaux, de « nommer dans les bureaux une commission de trente membres, pour préparer et examiner les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique ». Le rapport sur cette proposition fut déposé à la séance du 23 juin 1849. La discussion s’ouvrit le 9 juillet suivant.

    Victor Hugo prit le premier la parole. Il parla en faveur de la proposition, et demanda que la pensée en fût élargie et étendue.

    Ce débat fut caractérisé par un incident utile à rappeler. Victor Hugo avait dit : « Je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. »

    Son assertion souleva de nombreuses dénégations sur les bancs du côté droit. M. Poujoulat interrompit l’orateur : « C’est une erreur profonde ! » s’écria-t-il. Et M. Benoît d’Azy soutint, aux applaudissements de la droite et du centre, qu’il était impossible de faire disparaître la misère. La proposition de M. de Melun fut votée à l’unanimité.

    (Note de l’éditeur.)