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LA MISÈRE.

a déjà été fait par tous les gouvernements dans toutes les circonstances semblables ; que tout le reste est déclamation et chimère, et que la répression suffit pour le présent et la compression pour l’avenir. » (Violents murmures. ― De nombreuses interpellations sont adressées à l’orateur par des membres de la droite et du centre, parmi lesquels nous remarquons MM. Denis Benoist et de Dampierre.)

Je suis heureux, messieurs, que mes paroles aient fait éclater une telle unanimité de protestations.

M. le président Dupin. ― L’assemblée a en effet manifesté son sentiment. Le président n’a rien à ajouter. (Très bien ! très bien !)

M. Victor Hugo. ― Ce n’est pas là ma manière de comprendre le rétablissement de l’ordre… (Interruption à droite.)

Une voix. ― Ce n’est la manière de personne.

M. Noël Parfait. ― On l’a dit dans mon bureau. (Cris à droite.)

M. Dufournel, à M. Parfait. ― Citez ! dites qui a parlé ainsi !

M. de Montalembert. ― Avec la permission de l’honorable M. Victor Hugo, je prends la liberté de déclarer… (Interruption.)

Voix nombreuses. ― À la tribune ! à la tribune !

M. de Montalembert, à la tribune. ― Je prends la liberté de déclarer que l’assertion de l’honorable M. Victor Hugo est d’autant plus mal fondée que la commission a été unanime pour approuver la proposition de M. de Melun, et la meilleure preuve que j’en puisse donner, c’est qu’elle a choisi pour rapporteur l’auteur même de la proposition. (Très bien ! très bien !)

M. Victor Hugo. ― L’honorable M. de Montalembert répond à ce que je n’ai pas dit. Je n’ai pas dit que la commission n’eût pas été unanime pour adopter la proposition ; j’ai seulement dit, et je le maintiens, que j’avais entendu souvent, et notamment au moment où j’allais monter à la tribune, les paroles auxquelles j’ai fait allusion, et que, comme pour moi les objections occultes sont les plus dangereuses, j’avais le droit et le devoir d’en faire des objections publiques, fût-ce en dépit d’elles-mêmes, afin de