Page:Hugo - Actes et paroles - volume 2.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


III

RÉPONSE À M. DE MONTALEMBERT

20 octobre 1849.

M. Victor Hugo. (Un profond silence s’établit.) ―

Messieurs, hier, dans un moment où j’étais absent, l’honorable M. de Montalembert a dit que les applaudissements d’une partie de cette assemblée, des applaudissements sortis de cœurs émus par les souffrances d’un noble et malheureux peuple, que ces applaudissements étaient mon châtiment. Ce châtiment, je l’accepte (sensation), et je m’en honore. (Longs applaudissements à gauche.)

Il est d’autres applaudissements que je laisse à qui veut les prendre. (Mouvement à droite.) Ce sont ceux des bourreaux de la Hongrie et des oppresseurs de l’Italie. (Bravo ! bravo ! à gauche.)

Il fut un temps, que M. de Montalembert me permette de le lui dire avec un profond regret pour lui-même, il fut un temps où il employait mieux son beau talent. (Dénégations à droite.) Il défendait la Pologne comme je défends l’Italie. J’étais avec lui alors ; il est contre moi aujourd’hui. Cela tient à une raison bien simple, c’est qu’il a passé du côté de ceux qui oppriment, et que, moi, je reste du côté de ceux qui sont opprimés. (Applaudissements à gauche.)