Page:Hugo - Actes et paroles - volume 3.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




I


L’AMNISTIE



Les années s’écoulaient. Au bout de huit ans, le criminel jugea à propos d’absoudre les innocents ; l’assassin offrit leur grâce aux assassinés, et le bourreau sentit le besoin de pardonner aux victimes. Il décréta la rentrée des proscrits en France. À « l’amnistie » Victor Hugo répliqua :


Déclaration


Personne n’attendra de moi que j’accorde, en ce qui me concerne, un moment d’attention à la chose appelée amnistie.

Dans la situation où est la France, protestation absolue, inflexible, éternelle, voilà pour moi le devoir.

Fidèle à l’engagement que j’ai pris vis-à-vis de ma conscience, je partagerai jusqu’au bout l’exil de la liberté. Quand la liberté rentrera, je rentrerai.


Victor Hugo.


Hauteville-House, 18 août 1859.